L’Alouette II de l’Aérospatiale s’est avérée être un succès commercial et a été mise en service dans des dizaines de pays à travers le monde.

La série d’hélicoptères Alouette II est présentée comme une plate-forme multirôle à voilure tournante légère chargée d’une myriade de tâches dans le service militaire et civil. Dans ses versions militaires, l’Alouette a été utilisée dans les rôles de reconnaissance et de liaison et a évolué pour exploiter dans une certaine mesure ses capacités offensives limitées. La conception et le fonctionnement intrinsèquement simples de l’hélicoptère lui ont permis de servir de point de départ pour la formation des pilotes d’hélicoptères, le transport de base de passagers, la pulvérisation agricole ou le service de sauvetage aérien.

Un prototype a volé pour la première fois le 12 mars 1955 et les premières versions étaient équipées d’un moteur à piston Salmson série 9. Plus tard, le développement s’est tourné vers un moteur à turbine. La production a été entreprise sous le nom d’Alouette II Sud-Est SE 3130 et les livraisons à l’armée française ont commencé en 1957. L’hélicoptère a établi plusieurs records d’altitude en cours de route, prouvant ainsi qu’il était capable de voler à haute altitude. L’Alouette II est également devenu le premier hélicoptère de série à utiliser à grande échelle un moteur à turbine à essence et le premier à utiliser avec succès des missiles antichars. La version de production initiale a ensuite été suivie par la version plus puissante équipée d’un moteur Astazou qui a volé pour la première fois le 31 janvier 1961.

La conception, le développement et la production d’origine étaient assurés par le groupe français Sud-Est (« SE ») qui a finalement fusionné en 1957 avec Sud Ouest pour devenir Sud-Aviation (« SA »), ce qui a entraîné le changement de désignation de certains modèles d’Alouette II de « SE » à « SA ». En 1970, Sud Aviation a fusionné avec Nord Aviation pour devenir Aerospatiale et, enfin, en 2000, Aerospatiale a fusionné sous la bannière d’EADS. La production de la série Alouette II s’est étendue de 1956 à 1975. Plus de 1 500 exemplaires ont été fabriqués et livrés à divers clients dans le monde. Ce type d’appareil est encore largement utilisé aujourd’hui sous le label Aerospatiale.

Le design de l’Alouette II est plutôt conventionnel malgré son aspect extérieur fragile. Dans l’ensemble, la conception de l’Alouette est un produit final robuste – bien que simple – qui peut assumer diverses fonctions selon les besoins. Le cockpit est placé à l’extrémité avant du fuselage court et est recouvert de pare-brise arrondis offrant une excellente visibilité. Les sièges de base sont occupés par un pilote et jusqu’à trois ou quatre passagers. L’entrée se fait par deux portes latérales à charnières de type automobile. La structure du fuselage abrite les principaux composants internes de l’hélicoptère, notamment le moteur, la boîte de vitesses et les réservoirs de carburant. L’empennage n’est rien d’autre qu’un réseau d’entretoises servant à transmettre la puissance (via un arbre) au rotor de queue et deux petits plans horizontaux sont identifiés. Un petit fil d’armature en boucle protège le rotor de queue de tout contact avec le sol. L’hélicoptère est propulsé par un seul turbomoteur Turbomeca Artouste IIC6 de 530 chevaux, mais dont la puissance a été réduite à 460 chevaux. Le moteur est situé en haut de l’appareil et à l’arrière, l’échappement se fait par un capot cylindrique. Le moteur permet une vitesse de pointe de 115 miles par heure avec une vitesse de croisière de 106 miles par heure et une autonomie de 350 miles. Le plafond de service est indiqué à 7 500 pieds, bien qu’il ait été régulièrement repoussé d’innombrables fois. Le taux de montée est de 820 pieds par seconde. Le diamètre du rotor est de 33,5 pieds. Le rotor principal comporte trois pales tandis que le rotor de queue en comporte deux. Le train d’atterrissage de l’appareil est constitué d’une paire de patins conventionnels reliés à la base du fuselage en deux points et soutenus par une paire de roues à l’arrière.
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Bien que généralement non armées dans leurs nombreux rôles, les plates-formes Alouette II ont été vues équipées de lance-missiles filoguidés antichars ainsi que de torpilles. Cela élargit l’utilité de la famille des Alouette II dans un sens militaire, bien que ses capacités de transport de munitions soient intrinsèquement limitées par la conception légère de l’hélicoptère. Cependant, la petite taille de l’Alouette II et son profil plutôt bas contribuent à sa capacité de survie sur le champ de bataille en faisant d’elle une cible plus petite pour les menaces anti-aériennes au sol.

Depuis sa création, l’Alouette II n’a connu que quelques variantes notables, dont l’Alouette II SE 3130 initiale, qui a été renommée « Alouette II SA 313B » en 1967. Le SA 315B « Lama » a été développé spécifiquement pour l’armée indienne, bien que complété par des composants de type Alouette III, y compris les moteurs (Artouste IIIB) et le rotor principal. Le premier vol de ce type a eu lieu le 17 mars 1969 et 407 exemplaires ont été produits jusqu’en 1989. Le HAL « Lancer » est apparu avec des nacelles de roquettes anti-armure et des mitrailleuses lourdes en 1988, développé spécifiquement pour les opérations de contre-insurrection. L’Alouette II SE 3180 devient la « SA 318C Alouette II » tandis que la marque « Astazou » équipe la turbine d’arbre Turbomeca Astazou IIA de 360 chevaux et une boîte de vitesses Alouette III. Le moteur Astazou a en fait été déclassé de 530 chevaux pour favoriser l’amélioration des vitesses et des masses maximales au décollage.

Au total, les hélicoptères de la série Alouette II ont été utilisés dans le monde entier. Parmi les exploitants les plus connus, citons l’Afrique du Sud, l’Allemagne, l’Argentine, la Belgique, le Brésil, la Corée du Sud, la Finlande, la France, l’Inde, Israël, le Mexique, le Pakistan, le Portugal, le Vietnam du Sud, la Suède, la Suisse, la Turquie et le Royaume-Uni. Certains opérateurs ont remplacé la gamme d’hélicoptères vieillissants en fonction des besoins, tandis que d’autres ne jurent que par les qualités et les capacités de ce type d’appareil, sans qu’il soit nécessaire de le moderniser. Des Alouette II indiennes ont été produites localement par HAL sous le nom de « Cheetah », sur la base du modèle SA 315B Lamas. De même, des licences de production ont été accordées pour la fabrication locale aux États-Unis, au Brésil et en Suède (sous le nom de « HKP 2 Alouette II »).

L’Alouette II a finalement été remplacée chez Sud Aviation par l’arrivée de la plus grande série d’Alouette III, apparue en 1960. Plus de 2 000 exemplaires de ce type ont été construits entre 1961 et 1985.

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