En service opérationnel en 1978, l’Airbus Helicopters AS365 Dauphin maintient encore aujourd’hui une empreinte aérienne avec de nombreux opérateurs à son actif.
L’AS365 Dauphin d’Airbus Helicopters s’est avéré être un succès commercial sur le marché des hélicoptères, en service depuis plus de quarante ans. Plus de 1 000 unités ont été produites à ce jour. Le produit a été développé par l’avionneur français Aerospatiale (d’où sa désignation « AS ») mais a ensuite été absorbé par Eurocopter avant que la marque ne soit reprise par Airbus (Airbus Helicopters).
Après l’échec commercial du monomoteur SA360 « Dauphin » (34 unités achevées de 1976 à 1977), Aerospatiale a cherché à redresser la barre en développant une forme bimoteur afin d’élargir l’intérêt commercial du Dauphin. Les travaux débutent dès 1975 alors même que le SA3650 est encore en développement et tente d’entrer en service. Un premier vol sous forme de prototype est enregistré le 24 janvier 1975. Après les tests et la certification habituels, le produit a été introduit par le modèle de production SA365C en décembre 1978 (la série est passée de « SA » à « AS » bien plus tard, en janvier 1990).
Malgré ses origines des années 1970, l’AS365 conserve un design élégant et futuriste. Les contours lisses sont à l’honneur. Les pilotes disposent de deux sièges côte à côte au-dessus du court nez de l’appareil et d’une section passagers accessible par les portes latérales du fuselage. Le compartiment moteur se trouve au-dessus de la section passagers et ces deux unités entraînent un rotor principal à quatre pales au-dessus de la tête avec un arbre d’entraînement, passant par la tige de queue, qui gère un rotor de queue protégé par un capot Fenestron. Ce dernier, bien que plus compliqué dans sa conception, permet de réduire le bruit de fonctionnement de l’hélicoptère. Des plans horizontaux sont placés de part et d’autre de l’empennage, à mi-chemin de celui-ci, et des plans verticaux y sont fixés. L’empennage vertical situé à l’extrémité de l’appareil est conçu comme une partie du haubanage Fenestron. Un train d’atterrissage à roues rétractables permet de se déplacer en douceur au sol.
Le modèle de production de base AS365N3 nécessite un équipage d’une seule personne pour le fonctionnement de base. Jusqu’à douze passagers peuvent être embarqués. La longueur totale est de 45 pieds avec un diamètre de rotor de 39 pieds et une hauteur de 13,3 pieds. Le poids à vide est de 5 315 lb et la masse maximale au décollage (MTOW) est de 9 500 lb. La puissance est fournie par 2 turbomoteurs Turbomeca Arriel 2C développant 838 chevaux au décollage. Cette configuration permet d’atteindre une vitesse maximale de 190 miles par heure, une autonomie de 515 miles et un plafond de service de 19 240 pieds. Le taux de montée est de 1 750 pieds par minute.
À l’intérieur, les modèles de production les plus modernes disposent d’un cockpit tout aussi moderne. On y trouve les systèmes et composants habituels, comme le manche à balai entre les genoux et le collectif à côté de la console centrale. Le pilote est généralement assis sur le siège avant droit, certaines commandes étant dupliquées pour le pilote assis sur le siège avant gauche. La vision à l’extérieur du cockpit est bonne grâce aux grandes fenêtres situées à l’avant, au-dessus et sur les côtés. Les pédales de commande contrôlent les actions du gouvernail selon les besoins.
La Marine française était l’un des principaux clients de l’AS365 et ces appareils étaient traditionnellement utilisés pour les opérations de recherche et de sauvetage (SAR). La flotte était exploitée à partir de bases terrestres ainsi qu’à partir de navires de guerre de la Marine française tels que le FS Charles de Gaulle, le porte-avions amiral du service (2017).
Le modèle initial SA365C a été suivi par le SA365C1, équipé d’un moteur Arriel 1A1. Le SA365C2 a suivi avec le moteur Arriel 1A2 et le SA365C3 avec l’Arriel 1C.
Le SA365N est arrivé comme une forme améliorée du SA365C et a fait son premier vol en mars 1979. Il était équipé d’un moteur Arriel 1C de 660 chevaux et présentait un grand nombre de modifications, notamment des empennages, un rotor et une boîte de vitesses modifiés, ainsi qu’une MTOW accrue. Le SA365N1 reprend certaines de ces caractéristiques et est équipé d’un moteur Arriel 1C1 de 705 chevaux ainsi que de nouvelles pales de queue Fenestron pour un fonctionnement plus silencieux. L’AS365N2 est équipé d’un moteur Arriel 1C2 de 737 chevaux, d’une transmission moderne et d’une MTOW plus élevée. L’AS365N3 a été développé à chaud avec un moteur Arriel 2C, un rotor de queue Fenestron révisé et un fonctionnement plus silencieux. L’AS365N4 est devenu l’EC155 dans la gamme de produits Eurocopter pour servir dans le rôle de transport du marché des passagers.
La série s’est ensuite étendue à des opérateurs gouvernementaux et militaires, de l’Australie et du Bangladesh à l’Espagne et à l’Uruguay. Sa polyvalence était telle que le type servait aussi bien à tous les grands services – armée de l’air, marine et armée de terre, ainsi qu’aux garde-côtes. Des opérateurs de services privés font également leur apparition.
Le SA365 constitue également la base de la plate-forme HH-65 SAR des garde-côtes américains (construite à partir du SA366G1 « Dauphin » proposé) ainsi que du transport militaire AS565 « Panther » de la Marine française. Il a également été développé par le biais du transporteur de marché de passagers EC155 et de l’hélicoptère composé expérimental Eurocopter X3 (depuis retiré du service). L’AS365 a été assemblé en Chine (sous le nom de « Z-9 ») et produit au Brésil (par Helibras).
Airbus développe son modèle H160 comme successeur de l’AS365, mais ce produit reste en chantier en novembre 2017.
Janvier 2022 – Airbus a mis fin à la production de sa série d’hélicoptères AS365 Dauphin après 40 ans.
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